Épisode #231: A propos des arguments de Catherine Vidal (2. L’intelligence)
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Ceci est la transcription de l’épisode #231: A propos des arguments de Catherine Vidal (2. L’intelligence) du balado Scepticisme scientifique. Un tout grand merci à Jérôme pour avoir réalisé cette transcription.
Salut, c’est Nicolas Gauvrit pour Scepticisme scientifique, le balado de la Science et de la Raison.
Aujourd’hui, 2ème épisode de la série sur les différences possibles entre hommes et femmes, différences cérébrales et cognitives, psychologiques et plus spécifiquement les arguments avancés par Catherine Vidal. On ne va parler que de ça, on n’élargira pas le débat au-delà des 7 arguments avancés par Catherine Vidal.
Alors là c’est la suite de l’épisode précédent concernant les arguments, et on avait commencé à discuter du 1er argument de Catherine Vidal qui était : « Du temps de Paul Broca, il y a un peu plus d’un siècle, on avait cru plein de choses qui étaient en fait des idées reçues. On avait cru que le cerveau des hommes était plus gros que celui des femmes, qu’il y avait un lien entre la taille du cerveau et l’intelligence et que par conséquent les femmes étaient moins intelligentes que les hommes ». Et Catherine Vidal nous dit : « Tout ça, ce sont des idées », je caricature un petit peu, vous vous souvenez du discours plus exact de Catherine Vidal.
Alors on a vu que si on regarde la recherche scientifique, eh bien on a un tableau un peu différent de ça, c’est-à-dire que ce ne sont pas toujours des idées reçues, en tout cas pour les deux premiers points. Donc on avait vu que le 1er point concernant la taille ou le poids des cerveaux moyens masculins et féminins il n’y avait absolument aucun doute, il y avait un consensus parfait parmi les scientifiques sur le fait que la taille du cerveau masculin est à peu près 10% supérieure à la taille moyenne du cerveau féminin. On avait vu aussi que, contrairement à ce que dit très explicitement Catherine Vidal, il y a bien un lien entre la taille du cerveau et l’intelligence, et ça c’est bien établi aussi, il y a des méta analyses qu’on peut voir, j’avais donné des références et on va encore en voir aujourd’hui. Et on avait aussi précisé quelque chose, c’est que de ces deux résultats scientifiques on ne peut pas déduire qu’il y aurait nécessairement un décalage dans l’intelligence entre hommes et femmes. Il peut y avoir un lien avec la taille du cerveau (plus élevée chez les hommes) sans que pour autant il y ait une différence d’intelligence entre hommes et femmes, et donc cette question-là il faut l’aborder séparément, de manière directe, empirique, et c’est de ça qu’on va parler aujourd’hui.
Alors avant de rentrer dans les détails (vous allez voir qu’il y a beaucoup de débats là-dessus), il faut faire un petit détour par la mesure de l’intelligence, parce que sinon on ne comprendra pas ce qu’il se passe après. Donc on va parler de la mesure de l’intelligence en psychologie, d’où ça vient, qu’est-ce que justifie qu’on parle même d’intelligence puisqu’il y a beaucoup de gens qui disent : « Tout ça n’est pas scientifique, en réalité l’intelligence ça n’existe pas ou si ça existe ça n’a rien à voir avec ce que mesurent les psychologues ». Alors comment sont-il arrivés à ces mesures d’intelligence ? Et puis on va voir aussi la différence énorme qu’il peut y avoir entre la théorie et la pratique. La théorie c’est toujours magnifique, comme je lisais récemment sur les réseaux sociaux, quelqu’un écrivait : « Si j’avais le choix je voudrais vivre en théorie, parce qu’en théorie tout ce passe bien », et nous allons voir qu’en pratique c’est un peu plus compliqué. Petit détour par l’intelligence, et pour cela on va commencer par présenter une analogie.
Une analogie, un peu de fiction ou une expérience de pensée, appelez ça comme vous voulez. Imaginez que vous êtes chercheur en psychologie et que vous voulez savoir (peut-être avez-vous des collègues qui ne sont pas d’accord avec vous) si on peut parler de compétences en lecture. Est-ce que ça existe des gens qui sont bons en lecture et d’autre qui ne le sont pas ? On imagine des enfants de 10 ans en école primaire, est-ce que c’est vrai ? Il y a des gens qui ont cette impression-là, on peut avoir l’impression que des gens sont bons en lecture et d’autres pas. Et si vous dites ça à vos collègues sceptiques ils vous répondent : « Beh non, ça n’a aucun sens de parler de compétences en lecture parce qu’en fait d’abord il faut séparer la compréhension en lecture, la lecture à voix haute, la lecture dans sa tête… Tout ça c’est très différent et donc on ne peut pas parler de compétences en lecture ». Mais vous, vous pensez que quand même on peut parler de compétences en lecture. Qu’est-ce qui va permettre de vous départager ? Eh bien ce genre de question a été abordé plusieurs fois et notamment pour l’intelligence en psychologie, et voilà comment on y a répondu, et vous allez voir que ce n’est pas complètement idiot. Si votre idée est qu’on peut définir une compétence en lecture, vous répondez à ceux qui disent : « Non ce n’est pas possible parce que la compétence en lecture ça peut être plein de choses différentes : compréhension, lecture de mots compliqués, lecture de mots simples…». Qu’est-ce que vous pouvez faire ? Vous pouvez prendre un grand échantillon d’enfants de 10 ans et leur faire passer toutes sortes de textes de lecture, et effectivement vous allez avoir des différences. Prenons un exemple tout simple : les mots que vous connaissez bien vous les lisez plus facilement que les mots que vous connaissez peu. Donc si vous avez plus de vocabulaire, si vous avez déjà plus lu avant vous allez avoir un avantage par rapport à quelqu’un d’autre sur les mots rares parce que vous les connaissez et allez les lire plus facilement que ceux qui ne les connaissent pas. Mais cet avantage-là vous ne l’aurez peut-être pas pour les mots courants que vous deux connaissez. Donc il se pourrait que les différentes mesures qu’on obtient selon qu’on utilise des textes avec des mots rares ou pas, selon qu’on mesure la compréhension en lecture ou le déchiffrage, il se pourrait que tout ça donne des résultats finalement disparates, qui n’ont rien à voir les uns avec les autres, auquel cas on devrait avoir des enfants qui ont de très bonnes notes dans un des tests et de très mauvais scores dans l’autre et d’autres enfants qui ont le profil inverse. Eh bien si vous faites ça vous vous apercevrez que ce n’est pas ce qu’on obtient. Ce qu’on obtient c’est que, certes, il y aura des enfants qui par exemple pourront très bien lire à haute voix mais pas dans leur tête, et d’autres pour lesquels ce sera presque l’inverse par exemple, mais globalement, statistiquement, sur la population ceux qui ont de bons scores à l’un de vos tests auront aussi de bons scores à tous les autres tests. Et c’est ça, ce lien, cette corrélation positive entre toutes les manières de mesurer la lecture qui justifie qu’on parle de compétences en lecture de manière générale ; et c’est ça la base, le principe qui a permis de définir l’intelligence et dont je vais vous parler un tout petit peu maintenant.
Le principe est véritablement le même, donc je pense que si vous avez compris, et admis ce qu’il se passe pour la lecture : le simple fait que tous les tests donnent des résultats pas parfaitement équivalents mais liés, ça justifie la définition de la compétence en lecture. Alors pour l’intelligence c’est pareil, sauf que c’est pareil avec des tests beaucoup plus généraux. Il y a de cela plus d’un siècle, on a remarqué que c’était le cas pour beaucoup de tests qui a priori étaient tous très différents les uns des autres. Vous avez des tests de raisonnement logique, des tests de vocabulaire où on demande aux gens de définir des mots, on vous dit : « Qu’est-ce que ça veut dire océan ? » ou : « Une île, qu’est-ce que c’est ? », des tests qui ressemblent à des puzzles, vous avez des pièces à emboîter pour faire des formes, des jeux de Tangram par exemple, des choses comme ça. Vous avez des tests de mémoire, on vous donne des suites de mots, de lettres, de chiffres ou de couleurs que vous devez répéter ; toutes sortes de tests qui sont plus ou moins liés intuitivement à ce qu’on pourrait appeler l’intelligence. On s’est aperçu que tous ces tests donnaient des résultats fortement corrélés, c’est-à-dire qu’en général (ce n’est évidemment pas le cas de tout le monde, il y a des différence indubitables) les personnes qui ont de bons résultats à l’un de ces tests ont de bons résultats aux autres, et ceux qui ont des résultats particulièrement faibles à l’un des tests ont également des résultats particulièrement faibles à toutes les autres épreuves. Et ça c’est exactement le même principe que pour la lecture, ça permet de parler d’un facteur général qui pourrait correspondre à ce qu’on appelle habituellement intelligence mais qui est souvent appelé le facteur g (comme général). Pour dire simplement : « Il y a quelque chose qui pourrait ressembler à : les compétences cognitives en général, voilà, on va l’appeler g, ou intelligence parfois, peu importe. C’est comme ça qu’a été définie l’intelligence.
Maintenant passons à la pratique, parce que ça c’est la théorie mais ça ne nous dit pas comment on fait pour mesurer les compétences en lecture ou l’intelligence. Je reprend mon analogie de la lecture, on a constaté que plein d’épreuves de lecture donnaient à peu près les mêmes résultats, ou plutôt des résultats corrélés, néanmoins il y a quand même des différences, on ne mesure pas tout à fait la même chose, ce n’est pas parce que c’est corrélé que c’est parfaitement équivalent. Alors comment on peut faire si notre objectif est de mesurer les compétences en lecture en général ? Si on fait lire à un enfant, par exemple, que des mots courants, on va avoir un indice sur les compétences en lecture mais peut-être que ce sera trompeur, alors il faut faire autrement. Si on utilise n’importe quelle autre épreuve on va avoir le même problème. Comment peut-on faire ? Il y a 2 méthodes, la méthode compliquée et la méthode simple. La méthode compliquée c’est celle qu’on devrait utiliser en théorie, elle consiste à faire la liste de toutes les épreuves qu’on pourrait imaginer qui pourrait donner un indice des compétences en lecture et d’extraire par des méthodes statistiques, des méthodes factorielles, les bons coefficients à utiliser pour faire un test. Par exemple : vous avez un test de mots courants, de mots rares et un test de compréhension en lecture, vous faites passer les 3 tests et vous vous dites la compétence en lecture, on va pouvoir la mesurer par la moyenne de ces 3 valeurs, mais la moyenne on va la pondérer, et pas n’importe comment, en fonction de ce nous disent les statistiques. Ce sont des méthodes d’analyse (en composante principale on dit parfois) qui permettent d’extraire les bons coefficients. Alors évidemment c’est un petit peu compliqué parce qu’à la fin on a des coefficients un peu bizarres à attribuer à chaque exercice, donc dans la pratique ce n’est pas ce que l’on fait. Dans la pratique on invente un test, par exemple les 3 épreuves précédentes, et on fait tout simplement la moyenne. Alors ce qu’on obtient est relativement bien corrélé, si c’est bien fait on a un très bon indice, une bonne mesure de la compétence en lecture, mais ce n’est pas la meilleure possible, parce que la meilleure possible ça aurait été avec des coefficients dont on a dit qu’ils pouvaient être déterminants.
Et voilà, il s’est passé exactement la même chose pour l’intelligence ou le facteur g, c’est-à-dire qu’on a une liste interminable d’épreuves qu’on pourrait faire passer et dont on pense qu’elles sont liées à l’intelligence et on pourrait extraire les bons coefficients à mettre pour les différentes épreuves pour avoir un bon score de facteur g. Dans la pratique ce n’est pas ce que l’on fait, le test d’intelligence le plus utilisé pour les adultes, la WAIS de Wechsler, ce test a été fait de manière plus pragmatique, c’est-à-dire qu’on a choisi un certain nombre d’épreuves en essayant de les diversifier (verbales, visuelles, réflexion, mémoire, vitesse…) et on fait simplement une moyenne sans pondérer en fonction des résultats statistiques. Ça donne quand même une très bonne estimation de l’intelligence. Quand je vais parler par la suite de QI, je vais parler de résultats de tests du genre de la WAIS de Wechsler qui donne donc de bons résultats. Ça c’est validé, j’avais déjà fait un épisode sur le balado là-dessus donc je ne vais pas y revenir, c’est un énorme thème, mais enfin c’est bien validé scientifiquement, le teste de la WAIS de Wechsler est vraiment solide et ça mesure bien quelque chose, et quelque chose qui est lié à ce qu’on pourrait appeler l’intelligence, ou du moins l’intelligence logico mathématique abstraite, si on veut préciser un petit peu, c’est une forme d’intelligence parmi d’autres. Mais donc les meilleures méthodes possibles pour coller à la définition du facteur g seraient de faire un petit peu autrement, de faire passer plusieurs épreuves en extrayant les facteurs principaux grâce aux méthodes factorielles.
Voilà, donc pour fixer les idées et résumer ce qu’on vient de voir, on peut dire que l’intelligence (une forme d’intelligence, en tout cas celle définie par les psychologues avec le QI ou le facteur g) est bien définie et on a des outils pratiques pour l’estimer. Ces outils pratiques (essentiellement la WAIS pour les adultes) ne sont pas parfaits, on sait qu’ils sont très bons, ils donnent globalement une bonne estimation, mais il y a quand même des variations, il y a des choix qui ont été faits et ça ne correspond pas exactement à la définition du facteur g. Donc c’est un indice d’intelligence, mais pas comme une mesure directe du facteur g, ce qu’on voudrait obtenir. J’insiste un peu là-dessus parce que dans la suite vous allez voir quand on va se poser des questions sur d’éventuelles différences moyennes entre hommes et femmes que évidemment selon ce qu’on choisit (facteur g, WAIS ou autre car il y en a d’autres même si la WAIS est la plus utilisée) on ne va pas nécessairement trouver la même chose.
Alors maintenant on va arriver enfin au cœur du sujet qui est de savoir s’il y a eu des études (et oui il y en a eu beaucoup) pour savoir s’il y avait des différences ou non entre les hommes et les femmes. Une petite parenthèse en aparté ici, peut-être que vous ressentez la même chose que moi, quand j’ai vu par exemple les publications de Rushton qui a énormément écrit là-dessus et qui s’intéresse beaucoup à la différence de taille de cerveau entre hommes et femmes, et ça va même plus loin si vous êtes allé regarder ne serait-ce que les titres des articles de Rushton, vous voyez qu’il s’intéresse aussi aux différences entre les asiatiques et les européens… Ça a un petit air malsain, on ne se sent pas bien, en tout cas moi je sais que personnellement du côté recherche, je n’en ferai jamais là-dedans. Alors peut-être que du coup vous pensez : « Si ces gens qui étudient ce genre de choses sont tellement intéressés par les différences hommes / femmes, par les différences entre les noirs et les blancs (il y a ça aussi chez Rushton), est-ce qu’ils ne sont pas un peu racistes ? Sexistes ?… ». Alors moi je n’en sais rien, je ne connais pas Rushton, mais c’est tout à fait possible. Alors du coup on peut se demander (référence au 1er épisode) : Mais alors si ces gens ont une idée derrière la tête, est-ce que ça ne pourrait pas fausser les résultats ? Alors je vous rassure tout de suite, d’abord comme je vous l’avais dit au 1er épisode la même situation se passe pour plein d’autres sujets comme l’homéopathie ou autre, mais je vous rassure aussi tout de suite, il y a aussi énormément de gens qui travaillent dans ce même domaine, avec l’idée très claire de vouloir démontrer l’inverse, et c’est très sain comme situation. On va voir plus loin que dans la littérature concernant les différence de QI ou de facteur g entre les hommes et les femmes c’est un bazar pas possible, tout le monde s’engueule, se critique et c’est tout à fait sain parce que ça veut dire qu’il y a des chercheurs qui pensent qu’il y a des différences, d’autres qu’il n’y en a pas et quand c’est publié dans les revues scientifiques à comité de lecture dont on va parler (je ne parle que de ces articles-là), eh bien le débat reste tout à fait scientifique et donc c’est très intéressant d’avoir des critiques, chacun cherche à critiquer le travail de l’autre, avec des arguments scientifiques. Donc il ne faut pas s’inquiéter d’éventuels stéréotypes, discriminations, sexismes ou que sais-je des chercheurs, il y en a certainement, mais comme il y en a dans les deux sens et que le débat reste scientifique, je pense que ça ne pose pas de problème, c’est le fonctionnement normal de la science, et il se passe la même chose (encore une fois) sur plein d’autres domaines même si c’est moins choquant pour nos esprits rationalistes et égalitaristes. Je vous invite pour tout complément nécessaire à aller voir la petite bibliographie de 15 articles que j’ai sélectionné pour cet épisode du balado et qui parlent tous d’éventuelles différences ou non (il y a des articles critiques qui disent : « Oui il y a des différences », d’autres qui disent : « Non »), on va voir que ce n’est pas du tout un thème consensuel contrairement à ce qu’il se passait pour la taille du cerveau et pour le lien entre taille du cerveau et intelligence chez les hommes d’une part et chez les femmes d’autre part. Là c’est tout à fait différent, il y a un vrai débat, assez vif, entre des chercheurs qui disent : « Oui il y a une vrai différence d’intelligence entre hommes et femmes » et d’autres qui disent : « Non, c’est n’importe quoi », et soit qui disent qu’en fait il n’y a pas de différences avec des arguments qu’on va voir, soit qui disent qu’il y a une différence mais qu’elle s’explique par des problèmes méthodologiques qu’ils expliquent ou alors par des choses qui n’ont rien à voir avec l’intelligence directement. On va voir que toutes ces critiques sont parfaitement recevables, les arguments des « pros » sont aussi réels jusqu’à preuve du contraire (dans les articles que je cite il n’y a pas de fraude révélée), mais évidemment tout est ensuite dans l’interprétation et les difficultés méthodologiques qui sont tout à fait réelles, c’est-à-dire que grâce au débat scientifique, grâce au fait que les scientifiques ne soient pas d’accord et se bagarrent un petit peu, vont chercher la petite bête, eh bien on a eu beaucoup de problèmes méthodologiques révélés notamment des problèmes d’échantillonnages qui sont assez embêtants, effectivement.
On va commencer par un premier résultat qui lui est consensuel, il n’y a pas beaucoup de résultats consensuels sur ce sujet mais quelques-uns le sont.
Le résultat le plus consensuel qui ne pose absolument aucun problème concerne les scores à la WAIS ou à d’autres tests d’intelligence qui sont bien établis. Alors pourquoi ? Tout simplement parce que ce test (je vais parler de la WAIS mais c’est aussi valable pour d’autres) est un test d’intelligence standardisé, c’est-à-dire qu’ils ne sont pas fait n’importe comment, il y a eu des années d’études pour les mettre au point d’abord, pour le pré tester, pour faire des études pilotes, et une fois que cela est fait il y a une grande phase d’étude à très grande échelle avec plusieurs milliers de participants pour étalonner les épreuves parce que la WAIS vous donne un score, un QI, mais pour savoir où on se place dans la population il faut avoir une idée des valeurs de la population. Donc pour chacun des tests standardisés publiés on a des études à très grande échelle en contrôlant l’âge, le sexe…qui permettent d’avoir une idée très précise des scores moyens chez les hommes et les femmes. Voilà, premier résultat consensuel.
Pour ce qui concerne le QI mesuré par la WAIS, les hommes ont un QI supérieur de 4 pts environ. Ah, c’est embêtant parce que je vous ai dit tout à l’heure que la WAIS était un indice fiable de mesure de l’intelligence même si ce n’était pas le facteur g. Est-ce que ça voudrait dire qu’avec toutes les autres mesures on obtient la même chose ? La réponse est non. En réalité avec le premier test de Wechsler, c’est-à-dire l’ancètre de la WAIS on avait 7 à 8 pts de plus de QI pour les femmes, alors ça c’est assez étrange et on peut se demander à quoi c’est dû. Donc on a ces deux résultats qui sont fiables, c’est-à-dire qu’avec les premiers tests de Wechsler les femmes avaient en moyenne 7 pts de QI en plus et avec les derniers tests de Wechsler (on a essayé d’équilibrer en fait, malheureusement on a peut-être trop équilibré) on a 4 pts de QI supplémentaires en moyenne pour les hommes par rapport aux femmes. Ça peut paraître bizarre qu’une mesure relativement fiable donne comme ça des résultats un peu contradictoires. Alors ce qu’il faut voir c’est que dans la WAIS on fait passer toutes sortes d’épreuves et que si on regarde épreuve par épreuve il y a des épreuves pour lesquelles on a pu montrer de manière répétée et indiscutable qu’elles favorisent les hommes et d’autres qui favorisent les femmes. Il suffit de mettre un tout petit peu plus de poids sur un des types d’épreuve et un tout petit peu moins sur un autre pour inverser la donne. Pour préciser un petit peu, les épreuves de rotation mentale, je vous l’avais dit, sont connues pour être l’un des types d’épreuves qui favorisent le plus les hommes et de manière générale tout ce qui est visio spatial, tout ce qui nécessite la vision en trois dimensions favorise plutôt les hommes ; tout ce qui est mémoire, pas le vocabulaire mais la fluence verbale, c’est-à-dire en fait la capacité à se souvenir des mots (ce n’est pas que les femmes ont plus de vocabulaire mais elles sont plus de facilité à se souvenir des mots en moyenne), du coup tout ce qui est verbal favorise plutôt les femmes par rapport aux hommes. Donc on a certains items qui favorisent les hommes, d’autres les femmes, on fait un mélange des deux et selon les proportions qu’on donne évidemment on obtient des choses assez différentes. Alors évidemment dans ce cas qu’est-ce qu’il faudrait faire ? Au lieu de mesurer l’intelligence avec la WAIS ou autre, tests qui subissent des variations, il faudrait se référer au facteur g, lui-même, mais en réalité le facteur g (je vous ai dit tout à l’heure comment on pourrait faire pour le mesurer de manière sérieuse en utilisant des méthodes statistiques d’analyses factorielles, malheureusement même ça ça ne débouche pas sur quelque chose de concret et d’absolument irréfutable parce qu’il y a toujours ce choix des épreuves qu’on fait au départ, et en fonction du choix des épreuves on va trouver des choses différentes malgré tout. Alors sur le facteur g la littérature scientifique est assez partagée, mais ce qui semble ressortir, il n’y a pas vraiment consensus, mais enfin si il y a un consensus, si on fait une synthèse de ce qui sort c’est que globalement les psychologues considèrent que pour ce qui est du facteur g il n’y a pas de différence ou s’il y a une différence elle n’est pas significative au sens courant, c’est-à-dire qu’elle est peut-être significative au sens statistique mais elle ne fait pas sens. Et donc on considère généralement, parmi les psychologues qui travaillent sur ce sujet, que les différences d’intelligence générale entre hommes et femmes ne sont pas importantes même si elles sont réelles. Maintenant il reste quand même que cette histoire de WAIS fait quand même question parce que malgré tout c’est le test d’intelligence le plus utilisé et avec celui-ci on a un meilleur score moyen chez les hommes, et c’est aussi le cas avec d’autres tests comme les matrices de Raven qui est aussi un test d’intelligence sur lequel on voit des figures, vous avez 8 figures et il faut trouver la 9ème, c’est un peu du raisonnement visuel et là aussi ça favorise un petit peu les hommes. Et puis il y a d’autres épreuves qui ont été testées et qui donnent assez souvent le même résultat, parmi les épreuves les plus utilisées aujourd’hui on a, en général, un meilleur score chez les hommes. Alors comme je vous l’ai signalé ce n’est pas le cas pour toutes les épreuves, et surtout historiquement on avait l’effet inverse avec d’anciennes épreuves, mais avec celles qui sont utilisées maintenant on a ça. Est-ce que ce n’est pas problématique ? Et même si ce n’est pas vraiment l’intelligence au sens du facteur g, est-ce que ça ne peut pas s’expliquer par quelque chose ? Qu’est-ce qui pourrait expliquer cette différence ? Alors ça c’est la question que se posent certains auteurs, et d’autres se posent la question inverse à savoir, comment ça se fait qu’il n’y a pas tellement de différence alors qu’il y a une différence de taille de cerveau de 10% ce qui n’est pas complètement négligeable. Voilà, c’est de ça qu’on va parler maintenant. On va discuter des arguments et des explications qui ont été proposés par les psychologues pour comprendre pourquoi les hommes auraient à la WAIS un QI de 4 pts supérieur en moyenne. Voilà quelque chose d’assez étonnant et on va voir quelques hypothèses explicatives.
Alors une 1ère hypothèse est que cette différence n’a absolument rien à voir avec l’intelligence mais est due à des variables annexes. Pour donner quelques exemples (il y a plein de variables annexes possibles), les mesures de QI comme la WAIS sont relativement indépendantes des effets contextuels (fatigue, stress, motivation…) mais ça joue quand même, or 4 pts de différence entre hommes et femmes ce n’est pas beaucoup, le QI a un écart type de 15 pts ce qui veut dire qu’à priori entre deux personnes on s’attend à avoir 15 pts de différence, donc 4 pts ce n’est pas énorme, ce n’est pas négligeable mais quand même pas énorme. Si vous passez deux fois le même teste de QI et que vous avez 4 pts de différence ça ne remet pas du tout en cause la mesure parce que 4 pts c’est très en dessous des erreurs, des variations normales dues aux circonstances. Donc comme 4 pts c’est quand même relativement peu ça pourrait s’expliquer par des choses qui n’ont absolument rien à voir avec l’intelligence et par exemple par des stéréotypes. La menace du stéréotype dont on a beaucoup parlé dans les gender studies, la menace du stéréotype en psychologie sociale, c’est le fait que si vous pensez à cause d’un stéréotype que vous allez être mauvais à une épreuve, eh bien effectivement ça dégrade vos performances. Alors il suffit que les filles soient convaincue d’être mauvaises au test d’intelligence, plus que les garçons, pour que lorsqu’elles passent le test elles soient plus anxieuses, plus stressées et que ça dégrade leurs performances. Ça pourrait tout à fait expliquer 4 pts de différence de QI qui est vraiment assez faible. Voilà pour la première explication.
2ème hypothèse, des choses encore plus légères pourraient même expliquer (en partie en tout cas) les différences dans les scores de la WAIS, et par exemple il y a un bel article de 2012 de Arendasy et Sommer publié dans Intelligence qui étudie simplement la manière dont sont présenté les items, les épreuves. Alors là-dedans ils ont refait l’expérience et retrouvé une différence moyenne entre hommes et femmes à partir des matrices de Raven (suites de 8 images et il faut trouver la 9ème). Eh bien selon la manière dont on présente les images, simplement dans le design des images, on a des différences qui n’expliquent pas tout mais qui expliquent une partie, c’est-à-dire que la différence entre hommes et femmes est réduite si on modifie la manière dont sont présentées ces matrices de Raven. C’est ce que montrent les auteurs et il disent : « Peut-être que c’est simplement ça », simplement dans la manière dont sont présentées les choses on favorise les hommes sans le vouloir et ça n’a absolument rien à voir bien évidemment avec l’intelligence, et la nouvelle version dessinée autrement est un test d’intelligence tout aussi valable que la version initiale.
3ème hypothèse assez intéressante et toute aussi recevable également, pour la plupart des études, pas tout à fait toutes les études, parce que les études d’échantillonnages qui sont faites pour mettre en vente des tests comme la WAIS par exemple ne vérifient pas l’erreur qui est dénoncée ici, mais par contre c’est vrai pour la plupart des études. Alors c’est une critique qui combine deux choses. La première, il y a un constat qui a été répété plusieurs fois, bien établi et consensuel qui est que quand on regarde les scores de QI des hommes et des femmes il y a une plus grande variabilité chez les hommes que chez les femmes. Ça veut dire que les scores de QI sont plus étalés chez les hommes que chez les femmes et ça a comme conséquence qu’on a à la fois une surreprésentation des hommes parmi les surdoués quand on regarde les QI supérieurs à 130 ou à 145 mais aussi une surreprésentation des hommes quand on regarde les personnes ayant un QI particulièrement bas, donc les gens souffrant d’un retard mental avec des QI inférieurs à 70 ou à 50, il y a beaucoup plus de garçons que de filles chez les enfants et d’hommes que de femmes chez les adultes. Donc plus grande variabilité des scores de QI chez les hommes que chez les femmes, c’est à priori sans rapport avec la moyenne, on peut avoir une plus grande variabilité et la même moyenne, on peut avoir aussi une plus grande variabilité et une moyenne différente. Et là où ça se complique, c’est que dans la quasi-totalité des études il y a un problème potentiel d’échantillonnage (celles que j’ai lues tombent à peu près toutes sous le coup de cette critique), c’est-à-dire qu’on sélectionne des gens qui sont à l’université ou qui postulent à l’université, ou qui ont un travail (tests sur des militaires), mais le plus souvent c’est dans les universités. Or, disent certains chercheurs, imaginez la situation suivante : que le QI moyen des hommes et de femmes soit exactement de 100, donc aucune différence entre les deux, que la seule différence soit une plus grande variabilité des hommes par rapport aux femmes. Alors qu’est-ce qu’il se passe ? La moyenne est la même parce qu’il y a plus d’hommes avec des QI particulièrement élevés (130 ou 140) mais il y a aussi (du coup ça compense) plus d’hommes avec des QI particulièrement bas (60 ou 70). Si tel est le cas, on est bien d’accord, la variabilité est différente mais la moyenne est absolument identique. Et donc si on fait passer un test avec un échantillon représentatif de la population on ne trouvera aucune différence moyenne entre les deux groupes. Maintenant si vous sélectionnez des gens qui sont à l’université, en caricaturant un petit peu on pourrait dire que pour pouvoir aller à l’université il faut un QI supérieur à 80, on va même caricaturer encore plus et dire qu’il faut un QI supérieur à 100. Vous avez dans les deux cas la moitié de la population, la moitié des hommes et la moitié des femmes se trouvent potentiellement à l’université parce qu’ils ont un QI supérieur à 100. Parmi le groupe masculin, vous avez tous ces hommes qui ont un QI très élevé et qui vont faire monter la moyenne et ça ne sera plus compensé par ceux qui ont un QI particulièrement bas pour la simple raison que vous les avez éliminés parce qu’il ne sont pas à l’université. Donc on peut avoir l’impression que le QI moyen est supérieur simplement parce que c’est la variation qui explique tout et qu’on a sélectionné en coupant à partir d’un seuil. Vous voyez, c’est une question assez compliquée, d’ailleurs la question de savoir pourquoi il y a plus de variabilité chez les hommes que chez les femmes en matière de QI a aussi intrigué pas mal de psychologues, là encore il s’agit de quelque chose d’assez bien établi et là encore certains ont proposé une explication génétique en se basant sur le fait que les hommes ont un seul chromosome X, et que donc si des différences génétiques portées par le chromosome X peuvent expliquer des différences de QI eh bien on peut s’attendre à ce qu’il y ait plus de variation chez les hommes parce qu’ils ont une seule version du gène et donc ce n’est pas moyenné comme ça le serait chez les femmes, avec deux chromosomes X. C’est une hypothèse récente qui a été publiée par Giummo & Johnson en 2012, c’est quelque chose d’intéressant qui à ma connaissance n’a pas été vérifié par ailleurs de manière indépendante, mais voilà, une hypothèse intéressante en tout cas.
Alors pour résumer, vous voyez un petit peu où on en est, il y a un grand débat, il n’y a absolument pas de consensus juste pour la question de savoir si oui ou non les hommes et les femmes diffèrent en matière d’intelligence générale quand on parle du facteur g. Par contre il est bien établi que si on mesure avec la WAIS, le QI moyen est supérieur d’environ 4 pts chez les hommes qui ont été testés, mais c’est peut-être un artéfact dû à un problème d’échantillonnage. Problème d’échantillonnage, problème aussi lié aux facteurs annexes (anxiété, motivation, menace du stéréotype…), tout ça pourrait expliquer les différences observées sur la WAIS, et puis éventuellement pourquoi pas pourrait expliquer les différences inverses observées avec d’autres mesures de l’intelligence. Donc si on doit trancher, en un mot il semble que la science ne sache pas encore déterminer le pourquoi du comment, et c’est sans doute pour ça que le seul consensus qui émerge à peu près parmi les scientifique c’est qu’apparemment il n’y a pas de différence moyenne sur le facteur g entre hommes et femmes, et que s’il y en a on ne sait pas vraiment trop à quoi c’est dû. Est-ce que c’est une erreur due à la manière dont on mesure ? Est-ce que c’est dû à des choses qui n’ont rien à voir avec l’intelligence ? Ou est-ce que c’est vraiment de l’intelligence ? On n’en sait rien. Voilà, c’est la seule conclusion que j’ai pu tirer des nombreuses lectures et des nombreux articles qui portent sur cette question.
Revenons à notre question de départ qui était de savoir que penser de l’argument n°1 de Catherine Vidal qui était en 3 parties. Catherine Vidal disait : « Voici une idée reçue : les hommes ont un cerveau plus gros que les femmes, la taille du cerveau a une influence sur l’intelligence, donc les hommes sont plus intelligents que les femmes ».
Alors on a vu que :
– Le 1er point (les hommes ont un cerveau plus gros que les femmes) est bien établi, il n’y a aucun doute là-dessus.
– Le 2ème point (la taille du cerveau et l’intelligence sont liés) est tout à fait vrai, ce n’est pas une idée reçue, c’est quelque chose de bien établi qui a été vérifié maintes fois.
– Le 3ème point (donc les hommes sont plus intelligents que les femmes) en revanche est faux, doublement faux d’abord parce que d’abord il n’y a pas de « donc », ça ne découle pas des deux remarques précédentes et que d’autre part quand on le teste, les résultats ne sont pas concluants, en tout cas on ne peut pas conclure à ces choses-là. Mais c’est quand même intéressant de voir sur certains tests des différences, il y a aussi des chercheurs qui ont (je ne vais pas en parler plus que ça) détaillé les différences qu’il peut y avoir parce que (comme je vous le disais déjà tout à l’heure) quand on regarde épreuve par épreuve au lieu de regarder l’intelligence en général, on s’aperçoit que certaines épreuves favorisent les hommes et d’autres favorisent plutôt les femmes, en moyenne. Donc finalement les différences dans l’intelligence générale c’est peut-être un leurre, en tout cas c’est le consensus qui semble émerger, il faut plutôt s’intéresser à des différences beaucoup plus spécifiques, sur des tâches très précises pour voir ce qu’il se passe.
Et puis pour finir, bien sûr, tout cela ne répond absolument pas à la question de savoir si ces différences éventuelles, donc différences pas d’intelligence, mais de QI au sens de la WAIS (qui donne un avantage aux hommes) ou de QI au sens de la première version de la WAIS (qui donnait un avantage aux femmes), tout ça ne permet absolument pas de dire évidemment si ces différences sont d’origine culturelle ou pas, puisque la culture, l’environnement a assez peu d’effet sur l’intelligence mais ça a quand même suffisamment d’effet pour expliquer 4 pts en faveur des hommes aujourd’hui ou bien 7 ou 8 pts en faveur des femmes avec l’ancienne version de l’échelle de Wechsler.
Voilà, c’est tout pour aujourd’hui. A la prochaine.
Sceptiquement vôtre ! Comme dirait Jean-Michel.
Sur l’intelligence, des études contradictoires et un sain débat scientifique
Arendasy, M. E., & Sommer, M. (2012). Gender differences in figural matrices: The moderating role of item design features. Intelligence, 40(6), 584-597. [La manière de présenter les matrices de Raven influence l’écart entre hommes et femmes. Des aspects purement extérieurs peuvent donc perturber notre représentation des différences.]
Blinkhorn, S. (2005). Intelligence: A gender bender. Nature, 438(7064), 31-32. [critique d’une étude précédente: problème d’échantillonnage et utilisation des matrice de Raven]
Burgaleta, M., Head, K., Álvarez-Linera, J., Martínez, K., Escorial, S., Haier, R., & Colom, R. (2012). Sex differences in brain volume are related to specific skills, not to general intelligence. Intelligence, 40(1), 60-68. [Pas de différence sur le facteur g, mais des différences sur des aspects très spécifiques]
Colom, R., Juan-Espinosa, M., Abad, F., & Garcı́a, L. F. (2000). Negligible sex differences in general intelligence. Intelligence, 28(1), 57-68. [La structure de l’intelligence est identique chez les hommes et les femmes (mais l’article ne dit rien sur les niveaux de QI)]
Dykiert, D., Gale, C. R., & Deary, I. J. (2009). Are apparent sex differences in mean IQ scores created in part by sample restriction and increased male variance?. Intelligence, 37(1), 42-47. [Les différences observées peuvent très bien s’expliquer par la combinaison d’un problème récurrent d’échantillonnage et d’une plus grande variabilité du QI chez les hommes]
Fine, C. (2010). From Scanner to Sound Bite Issues in Interpreting and Reporting Sex Differences in the Brain. Current Directions in Psychological Science, 19(5), 280-283. [Mise en garde contre les interprétations à l’emporte pièce des différences observées]
Giummo, J., & Johnson, W. (2012). Testing for Evidence of an X-Linked Genetic Basis for a Greater Proportion of Males with High Cognitive Ability. Behavior genetics, 42(5), 808-819. [Une explication génétique de la plus grande variabilité des QI masculins]
Keith, T. Z., Reynolds, M. R., Roberts, L. G., Winter, A. L., & Austin, C. A. (2011). Sex differences in latent cognitive abilities ages 5 to 17: Evidence from the Differential Ability Scales—Second Edition. Intelligence, 39(5), 389-404. [Les hommes (adolescents) ont un avantage en raisonnement visuel, mais un désavantage en mémoire à court terme et rapidité mentale. Les différences générales sur le facteur g n’ont donc pas vraiment de sens.]
Gur, R. C., Turetsky, B. I., Matsui, M., Yan, M., Bilker, W., Hughett, P., & Gur, R. E. (1999). Sex differences in brain gray and white matter in healthy young adults: correlations with cognitive performance. The Journal of Neuroscience,19(10), 4065-4072. [Pourquoi les liens vus à l’épisode 1 ne prouvent pas une différence d’intelligence moyenne]
Jackson, D. N., & Rushton, J. P. (2006). Males have greater< i> g: Sex differences in general mental ability from 100,000 17-to 18-year-olds on the Scholastic Assessment Test. Intelligence, 34(5), 479-486. [« QI » supérieur de quelques points chez les hommes dans un test d’entrée à l’université]
Lemos, G. C., Abad, F. J., Almeida, L. S., & Colom, R. (2013). Sex differences on g and non-g intellectual performance reveal potential sources of STEM discrepancies. Intelligence, 41(1), 11-18. [Même conclusion que Nyborg (2005) avec un méthode analogue d’estimation du facteur g]
Lynn, R. (1994). Sex differences in intelligence and brain size: A paradox resolved. Personality and individual differences, 17(2), 257-271. [Le QI moyen des hommes mesuré avec un test standardisé actuel est de 4 points supérieurs à celui des femmes]
Mackintosh, N. J. (1998). Reply to Lynn. Journal of Biosocial Science, 30(04), 533-539. [Les hommes ont 4 points de plus au QI mesurée par la WAIS actuel, mais 7 à 9 points de moins avec d’autres tests. Le test utilisé est donc crucial]
Nyborg, H. (2005). Sex-related differences in general intelligence< i> g, brain size, and social status. Personality and Individual Differences, 39(3), 497-509. [Même conclusion que Lynn (1994), mais avec une estimation du facteur g]
Nyborg, H. (2011). The greatest collective scientific fraud of the 20th century: The demolition of differential psychology and eugenics. Mankind Quarterly, Spring Issue. [Le présupposé égalitaire et l’idéologie ralentit la recherche sur la question des différences hommes-femmes, pourtant scientifiquement intéressantes]
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