Épisode #505: Le modèle sociopsychologique de Pierre Lagrange

Source 1:

Lagrange, P. (2000b). Reprendre à zéro : Pour une sociologie irréductionniste des ovnis. Inforespace, 100, 60-75.

Extrait 1:

« Les témoins sont-ils ignorants ? Non. Comme nous tous, ils sont même très cultivés. Ils savent décrire des objets comme Vénus ou des satellites. Si on leur demande de dessiner ces objets, ils en sont capables. Mais ce qu’ils dessinent, ce que nous dessinons tous, ce sont ces objets tels qu’on les voit dans les livres et non tels qu’on peut les voir dans le ciel. Au lieu de nous étonner de l’ignorance des gens ou de leur caractère influençable, nous devons nous pencher sur les façons dont les objets que l’on confond avec des soucoupes sont habituellement représentés dans les livres (car la culture scientifique est avant tout une culture livresque). Rarement tels qu’on pourrait les voir dans le ciel. »

Source 2:

« A propos des prétendus aspects psychologiques et sociologiques des témoignages d’observation d’ovnis. » de Pierre Lagrange.

Extrait 2:

« La plupart des témoins d’ovnis savent bien ce qu’est un ballon-sonde, la planète Vénus etc qu’à l’occasion pourtant il leur arrive de confondre avec un ovni. Mais justement s’ils ne reconnaissent pas ces objets, c’est sans doute moins par volonté de voir des ovnis partout que parce que les représentations visuelles qu’en donnent les livres ou les magazines sont très éloignées de l’aspect qu’ils ont dans le ciel lorsqu’on les observe à l’œil nu. Entre une photo du disque de Vénus dans un livre d’astronomie et l’aspect de Vénus dans le crépuscule, il n’y a rien de commun. Les livres, émissions de TV etc consacrés au ciel et à l’espace ne présentent que très rarement les satellites et planètes dans les conditions où ces objets se présentent aux témoins. On voit rarement à la télévision des satellites ou des planètes telles qu’on peut les voir dans le ciel à l’œil nu, on les voit plutôt tels que les astronomes et la vulgarisation scientifique les reconstituent. Dans la culture scientifique, dans les magazines, dans les émissions de télévision, une planète est présentée telle qu’elle apparaît dans les grands télescopes ou sur les images produites par les sondes spatiales, pas tels qu’on peut les voir dans un ciel couchant. Dans la culture scientifique, un satellite, c’est un gros insecte aux « ailes » couvertes de panneaux solaires, et non une lumière énigmatique qui zigzague entre les étoiles dans un ciel noir. »

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2 réponses
  1. Richard H.
    Richard H. dit :

    J’ai entendu d’autres suggestions d’explications socio-psychologiques.
    Pour la vague belge de 1990, certains mettent en lumière que la vague aurait débuté dans une région dont la population serait minoritaire en Belgique (de langue allemande je crois me souvenir). Une explication donc serait une espèce de phénomène identitaire: Sur la vague Belge les mêmes auteurs indiquent que les médias ont certainement eu un rôle dans la multiplication des signalements.
    Un autre auteur avait pour thèse qu’il y aurait un lien entre science-fiction et ovni: mais la représentation des vaisseaux spatiaux dans cette littérature était plutôt classique dans les années 40: fusée et pas en forme de soucoupe.
    Un autre fait notable, la vague française de 1954 est curieuse: des gens se sont mis à voir pas seulement des ovnis mais des occupants d’ovnis. A noter que cela intervient quelques temps après la sortie du film « le jour où la terre s’arrêta’ qui popularise le débarquement d’extra-terrestres sur terre.

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