Épisode #337: Aphorismes (6)

Jean-Michel Abrassart discute de quelques aphorismes sceptiques.

5 réponses
  1. Sam Lowry
    Sam Lowry dit :

    Hello. Je ne suis pas vraiment d’accord avec le fait de dire qu’a priori un sceptique est utilitariste pour les questions morales. L’utilitarisme vise au maximum de bonheur pour le plus grand nombre. Et généralement cela passe par la prospérité économique de la société (Cf. Jeremy Bentham et Stuart Mills). La prospérité économique serait le critère global qui permettrait d’optimiser le bonheur du plus grand nombre.
    Les utilitaristes font donc un choix sur le critère qui caractérise le bonheur. En cela un utilitariste n’est pas fondamentalement différent d’un kantien (le kantien pose aussi les critères du bien et du mal). Du coup est-ce qu’un sceptique n’est pas a priori plutôt relativiste?

  2. L'équipe Scepticisme Scientifique
    L'équipe Scepticisme Scientifique dit :

    Bonjour Sam Lowry,

    « Du coup est-ce qu’un sceptique n’est pas a priori plutôt relativiste? »

    Quand je parle des sceptiques ici, c’est des sceptiques du mouvement sceptique contemporain (c’est-à-dire le scepticisme scientifique ou la zététique). J’ai l’impression en lisant ton commentaire que toi tu penses plutôt au scepticisme philosophique. Je me trompes?

    Après, mon impression que les zététiciens sont plutôt des utilitaristes est purement subjective, basée sur ma lecture des blogs/forums/pagesFB consacrés à la zététique. Il se pourrait fort bien que je me trompe… Mais relativiste? Je suis dubitatif…

    JM

  3. Sam Lowry
    Sam Lowry dit :

    OK, tu parlais de la posture des sceptiques/zététiciens. Je comprends mieux. Je ne connais pas le milieu des sceptiques contemporains… j’ai découvert très récemment ce podcast (excellent, d’ailleurs!).
    J’avais effectivement en tête le scepticisme en philosophie… c’est dire de douter en permanence. Ce qui ne me semblait pas compatible avec une doctrine morale. C’est pour ça, que je m’attendais à ce qu’un sceptique soit relativiste par défaut. L’utilitariste fixe des critères pour le bonheur comme allant de soi. Pour un sceptique, le doute est de rigueur et rien de va de soi.

  4. jérémy royaux
    jérémy royaux dit :

    Je rejoins Jean Michel Abrassart dans son commentaire.
    Chouette de voir qu’on a de nouveaux auditeurs. Je te propose de jeter un oeil aux liens suivants pour prendre connaissance des sujets traités par le courant du scepticisme scientifique (qui n’est pas du tout le scepticisme philosophique comme il est dit plus haut, nous ne sommes pas du tout relativistes hehe) :

    – groupe facebook « zététique »
    – les dossiers du site de l’Observatoire Zététique : http://zetetique.fr/
    – le Dictionnaire Sceptique : http://www.sceptiques.qc.ca/dictionnaire/infos.html

    Cordialement,

    Jérémy Royaux

  5. Johnny Hemelryck
    Johnny Hemelryck dit :

    Merci Jean-Michel pour cette critique du scepticisme. Notamment, sur le fait que certains auteurs s’en tiennent à utiliser le mot « Science » au lieu du mot « raison » ou « rationalité », ce qui est très souvent une pratique pour de se désengager personnellement d’une certaine responsabilité du « devoir-être », justement et forcement du « devenir » de tous. J’ajouterai qu’à vos trois aspects moraux, on pourrait y ajouter un axe Spinoza-Nietzsche, qui serait la puissance d’agir, mais ce n’est pas le but, ni ma question , de mon commentaire.

    Quand vous parlez du « travail » de la rationalité, il est vrai que certains ne veulent pas l’entreprendre sous prétexte que c’est un métier (celui du scientifique) ! Alors on en vient à se référer aux grandes instances scientifiques comme juges ultimes dans le débat publique au même titre que l’étaient les oracles dans l’antiquité. (et paradoxe de plus, cela a une autre conséquence, celle de neutraliser « Les scientifiques » citoyens et acteurs de la vie politique comme n’importe quel autre citoyen, à un rôle d’agents « assermentés » de la fonction publique qui va toujours dans le sens d’un intérêt quelconque…problème de toute institution. Ce qui n’est pas pour résoudre, non plus, les soupçons du style « labos-collabos »…bref )

    Ce travail de la raison donc, est aussi celui d’une forme d’organisation, d’une pratique et je me demande si vous êtes d’accord avec ce qu’en dit ici le philosophe Bernard Stiegler, que je trouve très exact sur la raison comme organe ?

    <>

    Propos qui viennent de cet article : http://www.eurozine.com/articles/2015-10-19-stiegler-fr.html

Laisser un commentaire

Rejoindre la discussion?
N’hésitez pas à contribuer !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *